Quand on vit dans une ville, on s’habitue à son charme, et on ne fait même plus attention à ce qui la caractérise. Quand je vivais à Paris, j’empruntais la ligne 6 tous les jours pour rejoindre mon bureau. Chaque matin et chaque soir, depuis cette ligne aérienne qui enjambe la Seine entre Passy & Bir-Hakeim, j’avais une magnifique vue sur la Tour Eiffel. Au bout d’un an, je ne levais même plus la tête pour l’admirer… À Rennes, j’ai très rarement pris mon appareil photo pour une sortie photographique, ça a dû m’arriver une ou deux fois en 20 ans.
J’y ai remédié la semaine dernière, après plus de 2 mois sans mettre un pied dans le centre-ville. Bien sûr, ces photos ne reflètent pas la ville telle que je la connais. C’était très étrange de ne pas voir les auvents et les tables sur les terrasses de la place Sainte-Anne & du Champ Jacquet !
Par contre, ce qui m’a fait rire, ce sont les commentaires entendus pendant ma visite, du genre « mais qu’est-ce qu’elle prend en photo ? » (NB : les mosaïques Odorico de la rue d’Antrain – mes préférées !) accompagné d’un second commentaire « wahou mais c’est super beau, j’avais jamais fait gaffe » 😉 Trêve de discours, partons en visite ! Et pour la photo de couverture de l’article : Rue Vasselot – Broken Boussole ©
Architecture rennaise : entre histoire & modernité
Ma promenade a débuté sur la place Sainte-Anne, entre le couvent des Jacobins & la basilique Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.

Dans un article précédent, j’indiquais que je comptais visiter le couvent lors de l’exposition Pinault cet été. Raté, l’exposition est reportée à l’année prochaine !



Depuis Sainte-Anne, j’ai déambulé dans les rues Pont aux foulons et Penhoët pour photographier les maisons à pans de bois et admirer les hermines qui sont visibles depuis l’année dernière aux rez-de-chaussée des bâtiments en rénovation. Merci l’opération « Bonne kozh » 😉


J’ai poursuivi mon chemin vers la place des Lices, où d’autres hermines se cachent, avant d’arriver aux portes Mordelaises qui sont actuellement en travaux.



Juste à côté, près de la Cathédrale Saint-Pierre, les rues sont propices aux photos (et aux sorties en temps normal) : la rue Saint-Guillaume pour admirer la maison Ti Koz, la rue de la Psalette ou encore celle du Chapitre.





Après avoir longé la basilique Saint-Sauveur, j’ai fait un crochet rue de Toulouse pour ensuite rejoindre la place du Champ Jacquet.


Maintenant, direction le parlement de Bretagne. Un bâtiment qui a échappé à l’incendie de 1720 (incendie qui a détruit près de la moitié de la ville de Rennes), mais qui n’a pas résisté aux manifestations de 1994… Je dois admettre que je n’ai toujours pas mis les pieds à l’intérieur, alors qu’apparemment la visite vaut le détour !

La rue Saint-Georges n’est qu’à 2 pas, profitez-en pour l’admirer si vous partez à l’Est !



Si vous allez à l’Ouest, rejoignez la place de la mairie, pour voir l’hôtel de ville (encore plus beau lors des illuminations de Noël) ou l’Opéra.


Pour redescendre vers République, j’ai emprunté la rue Baudrairie, toujours pour plus de photos d’architecture et de street art !

Vous avez remarqué la petite mosaïque sur la photo rue Saint-Georges ? Non, et bien levez les yeux ! Vous pourrez admirer des fenêtres en trompe l’œil, des niches ou encore des radis !

Cliquez pour agrandir : niches, street-art & radis – Broken Boussole ©
Pour ceux qui se posent la question depuis plusieurs années, les radis sont créés par Ar Furlukin, un artiste passionné de radis (oui, ça existe).

Pour plus de pans de bois, je vous invite à rejoindre la rue Vasselot de l’autre côté de République, n’hésitez pas à acheter des rouleaux de printemps au poulet « Au bol » que j’ai oublié de citer dans mon article sur les adresses gourmandes en Ille-et-Vilaine.

C’est bien simple, c’est la seule adresse ou j’achète ce plat 🙂 À déguster en marchant le long des quais 😉

Rennes & les mosaïques d’Odorico
Mais ce qui est encore plus intéressant à Rennes, c’est de pouvoir admirer les mosaïques d’Odorico gratuitement 🙂 La semaine dernière, j’ai rejoint la rue d’Antrain, la rue Gambetta, l’avenue Janvier et la rue Joseph Sauveur pour réaliser quelques clichés.



Isidore Odorico était un mosaïste, footballeur, dirigeant et président du SRFC. Je connaissais le nom Odorico bien avant de connaître tout ce qu’il avait apporté à la ville de Rennes et à une centaine de villes du Grand Ouest.




En effet, le centre de formation du Stade Rennais porte son nom. Outre sa passion pour le ballon rond, Odorico était surtout un mosaïste de talent. La famille Odorico (sur plusieurs générations) a réalisé de nombreuses décorations à la mosaïque sur les bâtiments rennais.


Les mosaïques sont tellement fines qu’en zoomant avec un iPhone, on ne s’aperçoit pas forcément du travail réalisé par Odorico. Mais cette fois, avec un bon appareil photo, le résultat n’a rien à voir 😉



Impossible de ne pas parler de la piscine St-Georges ici. Elle possède à l’intérieur comme à l’extérieur, de nombreuses mosaïques !


Ces couleurs… – Broken Boussole ©
J’en profite pour vous montrer une photo prise pendant le festival des tombées de la nuit. Pendant quelques jours, nous avons pu nager sous une lune de 7 mètres de diamètre installée dans la piscine St Georges.

Parcs & jardins rennais
Après avoir gambadé dans le centre-ville, j’ai rejoint le Palais et le jardin St-Georges, pour une première pause. Construit au 17ème siècle, le palais, les arcades et le jardin à la française sont propices à la photo 😉


L’occasion de profiter d’une belle vue – Broken Boussole ©
Mais bien sûr, impossible de ne pas clôturer cet article sans flâner au Thabor. Pour une promenade un peu plus sportive, j’y suis entrée par la rue de Paris, ce qui m’a permis de prendre quelques photos rue Martenot. Pourquoi plus sportive ? Parce qu’il y a une sacrée volée de marches à grimper du côté des catherinettes 😉


Le parc du Thabor est référencé comme l’un des plus beaux jardins publics de France. Au 17ème siècle, les moines de l’Abbaye Saint-Melaine ont baptisé le Thabor de son nom, en référence au Mont Tabor situé en Israël.



Au milieu du 18ème, les bénédictins ont ouvert la promenade du Thabor aux hommes. Pendant la révolution, l’évêque sera chassé, et le jardin (qui lui était exclusivement réservé !) devient accessible à tous.
Un petit tour du côté des paons du Thabor ? – Broken Boussole ©



En 1867, le paysagiste Denis Bühler dessine un jardin à la française, un parc paysager et un jardin botanique sur l’ancien domaine des bénédictins. En 1899, les catherinettes ont été intégrées au parc.

Quelques variétés de roses en Mai 2020 : King’s Mark, France Libre, Rose Paparazzi, Oncle Walter, Kimono & Happy Dance – Broken Boussole ©

Après un passage devant l’orangerie et le kiosque, j’ai rejoint le carré Du Guesclin pour retourner à mon point de départ par la rue Saint-Melaine.



En bref, ce parc est génial, beau, agréable, bien situé… Il a tout pour plaire, et autant dire que c’était blindé de monde la semaine dernière 🙂


Ainsi s’achève cette visite dans le centre-ville de Rennes. J’en profite pour faire un aparté : vendredi dernier, je suis allée au Mont-Saint-Michel. L’occasion de voir ce lieu d’une façon unique : vide ! Enfin si l’on excepte les goélands & les chats. La Normandie risque d’être à l’honneur sur le blog prochainement 😉

À très bientôt !